Le djembé est un instrument de percussion originaire d’Afrique de l’Ouest, utilisé depuis des siècles par les griots dans divers rituels et célébrations traditionnelles. La fabrication de cet instrument à main nécessite de nombreuses étapes minutieuses et souvent secrètes dont vous découvrirez tout au long de cet article.
La sélection du bois et la sculpture
Pour fabriquer un djembé de qualité, le choix de l’arbre à abattre est essentiel. Les artisans privilégient généralement des essences de bois locales, solides et durables comme l’iroko ou le djala. Ces derniers sont spécifiquement choisis en fonction de leur goût pour les nuances sonores qu’ils peuvent offrir une fois le djembé sculpté et monté.
Une fois l’arbre abattu, les spécialistes procèdent à retirer l’écorce afin de ne conserver que l’aubier qui servira à façonner le corps de l’instrument. Ce dernier sera creusé jusqu’à obtenir une épaisseur idéale, encore souvent gardée secrète par les maîtres artisans. Durant cette étape, il faut veiller à ne pas créer de trou ni fragiliser la partie évasée du fût. L’ouvrier doit également s’assurer de la planéité et de la régularité des parois internes pour des raisons acoustiques.
Sculpter les reliefs extérieurs
Après la sculpture de l’intérieur et la vérification des qualités acoustiques du futur djembé, les artisans s’attellent à la décoration extérieure. Cela peut aller d’un simple motif géométrique jusqu’à une œuvre d’art tourbillonnante et complexe représentant un animal ou un personnage mythique. Cette étape est également l’occasion pour le fabricant de signer son œuvre en gravant ses initiales discrètement sur le corps du djembé.
La peau et le montage
Le choix de la peau d’animal, tout comme celui du bois, influe grandement sur la qualité sonore du djembé. Les espèces traditionnellement utilisées sont la chèvre et le veau, voire parfois l’antilope. La peau choisie doit être bien tendue afin d’éliminer les plis et les défauts qui pourraient nuire au son.
Avant de monter la peau, il est important que celle-ci soit bien nettoyée et dégraissée à l’eau chaude, puis étirée pendant plusieurs heures avant montage. Une fois la peau prête, elle est fixée avec une corde ou un fil métallique et des anneaux fait généralement en fer ou en inox.
Tendre la peau
Lorsque la peau est fixée solidement, commence alors l’une des tâches les plus délicates : la tension de la peau sur le fût. À l’aide de la corde correctement nouée, l’artisan applique une force constante permettant à la peau de se tendre uniformément. Cette action nécessite plusieurs heures de travail pour arriver à la sonorité optimale du djembé.
Une fois la tension adéquate obtenue, l’artisan doit faire preuve d’une grande vigilance afin de préserver la qualité du son et éviter de déchirer la peau par une pression trop importante.
Les finitions
Lorsque le montage est terminé, il ne reste plus qu’à apporter les finitions pour donner au djembé tout son caractère et sa beauté. Selon les régions, les techniques et matériaux varient : teinture de la peau, vernis naturels ou encore ornements en métal sont autant de possibilités pour magnifier cet instrument unique.
Le choix des cordes
Pour assurer un bon vieillissement du djembé et maintenir la tension optimale de la peau, le choix des cordes est important. Les artisans utilisent généralement des cordes spécialement conçues pour cet usage, en fibres synthétiques tressées et résistantes aux variations de température et d’humidité.
Initiation et transmission du savoir-faire
La fabrication des djembés est un art qui se transmet traditionnellement de génération en génération, souvent au sein de familles d’artisans. Ce savoir-faire ancestral est extrêmement riche et demande un apprentissage rigoureux et patient auprès de maîtres expérimentés.
Cet enseignement inclut non seulement la connaissance des techniques de fabrication, mais également celle des aspects symboliques et culturels associés à cet instrument. Chaque artisan possède ainsi ses propres secrets de fabrication et des astuces héritées de ses maîtres qui viennent personnaliser chaque djembé et lui donner une âme singulière.
Les artisans fabriquant le djembé, gardiens d’une tradition
Comme on peut le constater au fil de ces étapes de fabrication, les artisans qui conçoivent et façonnent les djembés sont véritablement les gardiens d’un savoir-faire ancestral et précieux. Leur patient travail permet non seulement d’offrir au monde de magnifiques instruments de musique aux sonorités envoutantes, mais également de perpétuer une tradition qui fait partie intégrante du patrimoine culturel de l’Afrique de l’Ouest.
Le respect de ces savoir-faire uniques est essentiel pour préserver l’authenticité des djembés et leur rôle dans les cultures dont ils sont issus. En somme, les artisans fabricants de djembé sont les dépositaires d’un trésor séculaire qu’ils partagent généreusement avec le reste du monde.